Ça y est, vous avez réussi à impliquer les citoyens de votre collectivité. Vous avez demandé aux habitants et aux différentes parties prenantes de partager leurs idées, de voter ou de participer à une enquête.
Vous leur avez peut-être même demandé de réfléchir à l’allocation d’un budget participatif ou vous les avez invité à prendre part à un atelier en ligne. Vous avez maintenant les résultats de ces consultations entre les mains. Vous avez obtenu les réponses que vous cherchiez, ou du moins une idée plus claire de la direction à prendre. Mais ne vous arrêtez pas en si bon chemin !
Une étape essentielle d’un projet de participation citoyenne est de bien communiquer les résultats. Si vous avez demandé à vos concitoyens d’exprimer leurs opinions, vous avez désormais la responsabilité de leur partager les résultats de ces échanges. Et notamment, d’expliquer comment ces résultats vont orienter votre prise de décision. Vous leur montrez ainsi que leurs contributions sont précieuses et écoutées, et ceci joue un rôle clé pour instaurer un climat de confiance et les motiver à participer aux futurs projets de co-construction. De plus, ces efforts prouvent que votre municipalité est désireuse de passer des paroles aux actes, et qu’elle en est capable. En effet, il est tout aussi important de communiquer les résultats obtenus que de recueillir les données en amont.
Mais quelle est la meilleure façon de procéder ? Pour bien comprendre le processus à l’œuvre, nous avons rassemblé quelques bonnes pratiques, fréquemment utilisées par les collectivités locales avec lesquelles nous travaillons.
1. Bien choisir ses canaux de communication
Lorsque vous souhaitez partager les résultats de votre projet de participation citoyenne, vous devez vous poser la question suivante : où le public concerné a-t-il le plus de chances de voir ce message et les informations que vous souhaitez lui communiquer ? Où les habitants et autres parties prenantes vont-ils généralement chercher les informations ? Comment avez-vous communiqué avec ces personnes jusqu’à présent, et quels sont les canaux qui ont fait leurs preuves ? Les réseaux sociaux, le site Internet de la municipalité ou votre plateforme de participation citoyenne sont des endroits pertinents pour partager les résultats avec un large public. Pour faire des retours aux participants, il peut être intéressant de choisir un canal de communication plus personnel. Avez-vous un moyen de contacter directement les participants ? Un message personnel est une bonne façon de partager des résultats spécifiques à des personnes impliquées.
La ville d’Antony, dans les Hauts-de-Seine, en est à son troisième budget participatif. Mais la consultation des habitants sur l’allocation d’un nouveau budget pour de futurs projets n’empêche pas le suivi des projets des années précédentes. Ainsi, aussi bien sur le site de la mairie que sur leur plateforme participative, on peut suivre grâce à un système de statuts et un code couleur l’avancée des projets.
2. Être précis (autant que possible)
En fonction de la taille et de la portée de votre projet, il ne sera pas toujours possible de faire un retour personnalisé à chaque participant. Cependant, plus vous serez précis et plus vous adapterez vos commentaires à la contribution initiale du participant, plus il se sentira valorisé et sera susceptible de s’impliquer à l’avenir.
À Ville d’Avray, la municipalité a lancé une consultation citoyenne sur le réaménagement de son centre-ville. Les habitants ont pu exprimer leurs besoins et idées sur des sujets clés comme les espaces verts, la mobilité ou encore la jeunesse ou les soins. Pour partager en détail les résultats avec les participants et le grand public, l’équipe de la plateforme citoyenne propose dans sa frise de suivi de projet des fiches de restitution par thème. On y retrouve les idées phares et chaque participant inscrit peut commenter la synthèse.
3. Cumuler des canaux en et hors ligne
Comme nous l’avons mentionné plus haut, le choix des bons canaux pour faire passer votre message est un élément essentiel pour conclure un projet de consultation citoyenne. Lorsque vous communiquez à un large public, il est souvent préférable de cumuler des canaux en ligne et hors ligne. Certaines personnes sont plus difficiles à atteindre par les canaux en ligne, tandis que d’autres n’ont pas le temps de participer à des réunions physiques. En misant sur les canaux de communication en ligne et hors ligne, vous aurez plus de chances de toucher un public plus large et plus diversifié et, ainsi, que votre message atteigne un maximum de personnes.
La commune d’Almere aux Pays-Bas a organisé une consultation citoyenne de grande ampleur sur divers sujets. L’approche hybride faisait partie de l’ADN du projet. Les résultats ont été communiqués sur la plateforme et sur la page Facebook de la ville, mais aussi dans le journal papier local. Mais la communication ne s’est pas arrêtée là : dans ses communications en ligne, la ville continue à partager des informations collectées via les canaux de communication hors ligne, et inversement.
4. Miser sur des supports visuels
L’Homme est avant tout un être visuel. Il est plus facile pour nous de traiter des informations lorsque nous pouvons les voir, que ce soit sous la forme d’un graphique, d’un tableau ou d’une image. C’est pourquoi les supports visuels tels que les infographies sont un excellent moyen de communiquer vos résultats.
La ville de l’Isle d’Abeau, en Isère, a réalisé un schéma de synthèse sur sa plateforme participative pour résumer les idées issues de la consultation citoyenne sur l’aménagement d’une aire de jeu et souligner les éléments retenus dans le projet final. C’est un moyen simple et rapide pour les participants et toute personne se rendant sur le site du projet d’avoir l’information sur les décisions prises.
5. Accepter les divergences
Quand vous invitez vos concitoyens à s’exprimer, vous êtes sûrs de recueillir un large éventail d’opinions et des points de vue divergents. Mais plutôt que d’aplanir les différences pour parvenir à un consensus, pourquoi ne pas les accepter et même les mettre en avant ? Une telle transparence participera à instaurer la confiance et le respect des participants. De plus, les désaccords ne sont pas une mauvaise chose. Ils peuvent même contribuer à tirer les échanges vers le haut et à étoffer la décision que vous prendrez.
Dans la commune néerlandaise de Harderwijk, l’équipe municipale a consulté ses habitants sur la construction d’une tour résidentielle dans le parc de la ville. Tout le monde n’était pas du même point de vue à propos de ce nouveau bâtiment. Au moment de la communication de la synthèse des idées, la municipalité a précisé qu’une minorité de participants n’était pas favorable aux plans et qu’elle modifierait le projet initial pour répondre à ces objections.
6. Relancer les échanges
Une fois un projet participatif terminé, la chose la plus utile que vous puissiez faire est… d’en lancer un nouveau ! En instaurant des cycles de participation réguliers plutôt qu’en misant sur des projets isolés, vous maintenez les citoyens réceptifs et impliqués. Ainsi, lors de la communication des résultats d’un projet, pourquoi ne pas en profiter pour relancer la discussion ? Demandez aux participants ce qu’ils pensent de ces résultats, s’ils ont le sentiment que leur avis a été pris en compte et quelle est leur opinion sur la mise en œuvre de la consultation.
La municipalité d’Alna à Oslo en Norvège a consulté ses habitants sur l’aménagement de l’Allmenningen, un nouvel espace extérieur dans le quartier de Haugerud. Une fois le processus finalisé et les contributions intégrées dans un plan d’action, l’équipe municipale a demandé une nouvelle fois leur avis aux citoyens par un système de commentaires. Ils ont ainsi pu s’assurer que leurs contributions avaient été bien comprises et intégrées.