Il faut apprendre de ses erreurs, mais aussi de celles des autres ! Pour changer des traditionnels conseils et partages de bonnes pratiques sur l’utilisation d’une plateforme de participation citoyenne en ligne, penchons-nous sur trois exemples de consultations “ratées” et essayons d’en tirer quelques enseignements utiles.
L’histoire qui ne commence jamais
Le premier exemple est celui d’une collectivité, qui a investi dans une plateforme de participation citoyenne, mais ne l’a jamais utilisée. Mais pourquoi ? L’initiative était pourtant louable ! Tout d’abord par manque de consensus en interne sur ces nouvelles méthodes de participation. Ensuite par défaut d’organisation pour déployer l’outil de façon transversale. Et enfin, par manque de ressources pour gérer la plateforme. Bilan : aucun service ne s’est approprié l’outil et la plateforme n’a jamais été réellement lancée.
Ce que l’on retient : porter le projet en interne
Il est important d’avoir un ou des ambassadeurs en interne qui vont porter le projet de participation citoyenne et présenter les outils dans les différents services. L’adoption en interne est le premier chapitre d’une histoire à construire avec les habitants et toutes les parties prenantes locales. Ensuite, une bonne préparation s’impose, pour définir ce qui fera la réussite du projet de participation et s’assurer qu’on est en mesure de répondre aux différentes exigences pour le mener à bien.
Nous conseils pour bien commencer l’histoire :
- Guide : Le guide pratique de l’organisation interne
- Article : Comprendre et surmonter les réticences internes à la participation citoyenne
- Article : Une équipe dédiée à la participation citoyenne, véritable atout pour les collectivités
Les citoyens qui ne s’engagent pas
Le deuxième exemple est celui d’une municipalité qui a voulu lancer une consultation sur la vision d’avenir de sa commune avec un grand plan pluriannuel. Résultat au bout d’un an : deux pauvres contributions. Mais pourquoi ? Le projet était pourtant enthousiasmant ! D’une part, par manque de clarté sur l’impact potentiel de la consultation. D’autre part, à cause de l’absence d’engagement de la part des décideurs quant aux contributions récoltées. Bilan : les citoyens n’ont pas vu l’intérêt de participer.
Ce que l’on retient : s’engager clairement et bien communiquer
Ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement ! Pour que les citoyens aient envie de participer à une consultation, il faut qu’ils comprennent à quoi vont servir leurs contributions et dans quelle mesure ils auront un impact sur les décisions. Pour ce faire, pas de recette magique, mais un engagement réel des décideurs en amont du projet sur ce qui fera fait des contributions des citoyens et une communication claire sur les différentes étapes de participation.
De plus, il peut être particulièrement efficace de s’appuyer sur des citoyens ambassadeurs ou des collectifs de citoyens engagés pour diffuser le projet et soutenir la mobilisation, voire même collaborer avec l’équipe de la collectivité pour trouver des solutions réellement adaptées aux usagers.
Nos recettes pour que motiver les citoyens :
- Guide : Le guide pratique de la communication
- Article : Les 6 clés d’une stratégie de participation citoyenne efficace
- Article : Pourquoi et comment bien communiquer les résultats d’une consultation citoyenne
La peur de perdre le contrôle
Le troisième exemple est celui d’une commune qui a bien lancé sa plateforme de participation citoyenne, mais a voulu valider en amont tout ce qui était publié par ses habitants. L’équipe organisatrice voulait “garder le contrôle” et vérifier chaque contribution avant publication. Pour ce faire, les contributions n’étaient possibles que pendant les horaires de bureau… Mais pourquoi ? Le but est pourtant de donner la parole aux citoyens ! Par peur que les conversations dérapent, mais certainement aussi par manque de ressources pour assurer un suivi efficace et serein de la consultation. Bilan : une consultation théorique et bridée, qui ne peut pas fonctionner.
Ce que l’on retient : laisser parler les citoyens dans un cadre clair
l’exemple des réseaux sociaux peut faire craindre des dérapages quand on ouvre la parole à tout le monde… Mais en demandant aux citoyens de s’inscrire et de s’exprimer en leurs noms, en cadrant bien les sujets de conversation et les appels à contribution, et en adoptant une méthode de suivi et de modération des contributions transparente, une confiance mutuelle s’établit et des débats constructifs peuvent avoir lieu entre les citoyens et avec la collectivité.
Nos ressources pour lâcher prise :
- Article : L’échelle de la participation citoyenne
- Article : Quatre façons d’utiliser les ateliers en ligne dans votre projet de participation citoyenne
- Guide : Comment modérer les conversations difficiles ?
Une consultation n’est donc jamais vraiment ratée, puisqu’elle permet de beaucoup apprendre sur les sujets qui intéressent les citoyens et leurs dispositions à participer aux décisions locales dans un cadre donné. Un premier essai mitigé ne doit surtout pas vous décourager, car il faut du temps pour construire une culture de l’engagement dans sa collectivité. Et votre patience et votre persévérance porteront leurs fruits sans aucun doute !