Depuis un an et demi, le monde entier est touché par une pandémie inquiétante et meurtrière. De plus, les catastrophes climatiques se succèdent, avec des inondations et des incendies qui détruisent des villes et des régions entières. Il n’y a qu’un seul moyen de faire face à ces crises : faire participer les citoyens et relever les défis tous ensemble.

Pour la plupart des collectivités locales, la gestion de crise se traduit souvent par l’élaboration d’un plan d’urgence, appuyé par des experts. L’essentiel est de minimiser les dommages et de maintenir la population en sécurité, du moins pour le moment. Peu d’entre elles envisagent – ou simplement perçoivent l’intérêt – de mettre en place un projet de participation citoyenne dans le cadre de leur réponse à la crise.

Nous pouvons aisément comprendre pourquoi. Consulter les citoyens requiert du temps, de l’attention et des moyens, autant d’éléments qui ont tendance à se faire rares. Pourtant, en période de crise, l’implication de la population touchée est la décision la plus sage que les collectivités puissent prendre. Voyons ensemble pourquoi.

Les citoyens se sentent écoutés

Les crises ont tendance à provoquer des émotions fortes. Au début de la pandémie de COVID-19, la peur a envahi la population. Notre résilience a été mise à l’épreuve, lorsque la seule façon de sortir de cette crise s’est avérée être en contradiction avec notre besoin naturel de lien social et de soutien mutuel. Les experts et médecins nous ont conseillé de prendre nos distances, d’appliquer des gestes barrières et nous avons dû nous confiner.

Avec le COVID-19, nous avons tous eu peur des conséquences du virus. Mais cette pandémie a aussi provoqué de grandes solitudes, de l’anxiété et même des dépressions. Elle s’est accompagnée de périodes de chômage et de pauvreté. Elle nous a privés de garde d’enfants, de soutien familial, de loisirs et de vie sociale. Lorsqu’elles définissent leurs stratégies, les collectivités locales doivent toujours prendre en compte le ressenti de la population. Ses sentiments, ses préoccupations et ses besoins doivent être placés au cœur des plans de crise locaux.

L’information est accessible à tous

En pleine crise, une communication claire et continue est cruciale. Les collectivités locales doivent mettre en place des canaux de communication efficaces pour tenir la population informée. Ces canaux doivent être faciles à trouver, accessibles à tous et aussi centralisés que possible pour en faciliter la gestion et la mise à jour.

Une plateforme de participation citoyenne peut facilement endosser ce rôle. Les collectivités locales peuvent utiliser leur plateforme pour partager des mises à jour, sonder les opinions et recueillir des informations précieuses. De plus, les situations de crise sont souvent l’occasion de rumeurs, de spéculations et de fausses informations. Un point unique de diffusion, géré par la collectivité, permet de garantir l’objectivité et la clarté dont tout le monde à besoin dans ces moments difficiles.

L’intelligence collective permet de trouver des solutions

En temps de crise, les scientifiques et les experts détiennent la vérité. Ils ont fait des recherches et des calculs. Ils ont étudié les différents scénarios et résultats. Ils peuvent démontrer que deux personnes ont moins de risque de se transmettre un virus si elles restent à 1,5 mètre de distance, ou encore que, si la planète se réchauffe de plus de 1,5 °C, les conséquences sur l’Homme seront désastreuses. Et leur apport est fondamental et précieux.

Mais, si les virologues et les climatologues peuvent nous dire ce qu’il faut faire, la question reste de savoir comment ! Chaque ville, village ou commune a ses spécificités. Qui peut avoir une meilleure idée des besoins et des priorités à prendre en compte que les personnes vivent sur place ? Les habitants sont des experts par l’expérience : ils ont généralement une quantité d’idées innovantes sur la façon d’améliorer la vie locale. En recueillant leurs avis, les collectivités pourront élaborer des politiques plus solides, pertinentes et ancrées dans la réalité locale.

Les décisions politiques sont mieux acceptées

Le succès de tout plan d’urgence dépend de la satisfaction de la population concernée. En d’autres termes, les personnes qui ne se sentent peu ou pas représentées, ou qui ne voient pas leurs besoins pris en considération dans le plan, n’adhéreront probablement pas aux nouvelles mesures et politiques. La seule façon de susciter une forte adhésion de la population est de l’impliquer dès le départ.

Si la population se sent écoutée, elle sera plus encline à soutenir la décision finale. De plus, elle sera plus motivée pour participer à de futurs projets de participation citoyenne et s’impliquer dans sa collectivité. L’implication des citoyens aide les collectivités locales à créer des politiques pertinentes et efficaces, qui bénéficient d’un large soutien et permettent des changements concrets. 

La participation citoyenne de crise en pratique

Nous espérons que ces arguments vous ont convaincus que la participation citoyenne est indispensable en situation de crise. Vous avez peut-être encore du mal à imaginer l’organisation d’un projet de ce calibre au milieu du chaos. C’est pourquoi nous vous proposons quelques exemples pratiques :

  • La ville écossaise de Stirling ?? a invité ses habitants à participer à relever les défis climatiques locaux. Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, protéger les zones naturelles et se préparer aux conséquences du réchauffement climatique, le conseil municipal a rédigé un plan d’urgence pour le climat et la nature, qui a été soumis aux habitants dans le cadre d’une enquête. Lisez notre article détaillé pour en savoir plus sur le projet de Stirling.
  • En réponse à la crise du COVID-19, la ville de Lancaster ?? a reçu un financement de 39,5 millions de dollars au titre de l’American Rescue Plan Act (ARPA). La municipalité a décidé d’impliquer ses habitants dans l’attribution de ces fonds, par un sondage leur permettant de classer les projets par ordre de priorité, par la possibilité de commenter les idées sur la plateforme et d’assister aux réunions du conseil municipal. Pour en savoir plus sur le projet de participation citoyenne de Lancaster, c’est par ici.
  • Dans le quartier londonien de Newham ?? , la municipalité a lancé une plateforme de participation citoyenne pour assurer la continuité démocratique pendant et après la pandémie de COVID-19. Jusqu’alors, ils recueillaient les avis des habitants du quartier par le biais d’ateliers physiques, de réunions à la mairie et d’enquêtes papier. La plateforme numérique les a aidés à centraliser leurs efforts de consultation des citoyens et à maintenir la communication, même en période d’éloignement social. Pour en savoir plus, lisez notre étude de cas sur Newham.

Vous êtes prêt à lancer un projet de participation en cas de crise ?

Qu’il s’agisse de définir une stratégie locale en matière de changement climatique, de faire face aux contrecoups d’une pandémie ou de gérer une urgence plus locale, la participation citoyenne est un réel atout qui vous aidera à faire face.